6/22/2008

pensées diverses.

Déjà, pour commencer, j'ai passé un de mes exams ce matin. Une bonne chose de passée, j'emmerde les poutres, les poteaux, les forces réparties, les stiffness method et autres matrices K, les bar de 24mm de diamètre, le béton armé et autre compression et tension, les moments par rapport au plastic centroid.
Voilà, ça, c'est dit.

Et évidemment, pour fêter ça, je me suis avalée un demi paquet de pod's (des bonbons d'ici trop bons). Je crois avoir compris mon problème.
Dès que quelque chose ne va pas bien, ou en tout cas pas comme je le voudrai, je me rue sur la nourriture. Certains se font des railles de coke, d'autres se descendent une bouteille de vodka, moi je mange.
C'est en quelque sorte la drogue du 21e siècle.


Je perds totalement le contrôle ici, parce que tout est à portée de main. Les bonbons sont partout, tu peux même en acheter chez le pharmacien.
T'as des rayons entiers de bonbons, que tu peux pas éviter parce que de l'autre côté du rayon ce sont genre les produits laitiers, les céréales, etc.
Les compagnies sont des fourbes et font exprès de te faire passer devant pour que t'achètes. L'avantage de la France, c'est que le rayon bonbon tu peux l'éviter, et que t'as pas un étalage de 10km de barres chocolatées à la caisse, t'as en général surtout des chewing-gum.
Enfin bref, ceci ne fait qu'amplifier mon problème, en fait. Mon problème est le suivant : j'ai besoin de tout contrôler. Absolument tout.
Pourquoi ai-je ce besoin? C'est bien simple : je n'ai jamais réussi à faire ce qu'on voulait que je fasse. Je n'ai pas fait polytechnique comme mon père m'a répété pendant toute ma vie (jusqu'à ce que je passe les concours d'école d'ingé), je n'ai pas fait aussi bien que mon frère au bac, je n'ai été première de la classe que rarement au final (toujours 2e ou autre), je n'ai gagné que très peu de compétitions quelles qu'elles soient, je n'ai jamais été mince (sauf pendant ma période anorexique).

Je répète toujours aux autres qu'il faut simplement être soi-même. Je ne l'applique pas à moi. Mon problème est que mon moi-même, je ne sais pas ce qu'il est. J'ai toujours été ce que les autres voulaient que je sois, du coup je ne sais pas vraiment ce que je veux moi. Je me mélange les pinceaux entre ce que je veux et ce que les autres veulent que je sois. Je me suis persuadée toute ma vie que je voulais faire ce qu'on m'a répété qu'il fallait faire. Du coup je ne sais plus.

Pourquoi je me suis ruée sur la bouffe tout à l'heure? Parce que cet examen de ce matin, je l'avais révisé à mort, je pensais gérer, mais j'ai merdé sur certains points... Certains que je savais que ça arriverais, donc ça ne m'a pas déçue, mais d'autres où je pensais gérer et où le trou de mémoire est survenu.
Ne vous inquiétez pas, dans l'ensemble tout s'est pas trop mal passé, je devrai pas avoir une trop mauvaise note.

Mais voilà, ce n'était pas PARFAIT. On m'a soûlée toute ma vie avec la perfection. Ma mère m'a reprochée toute ma vie d'avoir les traits de caractère de mon père, mon père m'a toujours reproché de n'avoir que 18 au lieu de 20, ou d"avoir toujours 10kg de trop.

Et je ne vous parle pas de mes grands parents (maternels ou paternels). Par exemple mon grand-père m'a déjà sorti plusieurs débilités du genre "si il y a du chômage en France, c'est à cause du travail des femmes" ou alors "une femme ne peut avoir un travail et élever correctement des enfants, sa place est à la maison". Tout un programme.
On en tient tous une bonne grosse couche dans la famille.

Enfin bref. Tout ça pour dire que du coup moi au milieu de tout ça, il faut que je creuse ma place. Que je sache où me placer. Que j'arrive à trouver ce que je veux, que je ne sois pas trop dure avec moi-même. Parce que le problème est là, je suis plus exigente avec moi-même que je ne le serai avec personne d'autre.

Et le fait que je foire mon régime me fait encore plus sentir nulle et moisie de l'intérieur et de l'extérieur, parce que une fois de plus j'ai perdu contrôle...
Vous comprenez maintenant pourquoi j'ai été anorexique... Mon corps, je le contrôlais. C'était même la seule chose que je contrôlais. J'étais à fleur de peau, mes émotions étaient décuplées, j'étias insupportable.
Mais je contrôlais enfin quelque chose dans ma vie.
Je l'ai perdu.
Et maintenant, je suis juste en pleine dérive. Dans ma tête, j'ai deux moi : celle qui veut se battre pour devenir ce qu'elle est, et l'autre qui la rappelle à l'ordre à chaque instant pour être celle qu'on veut qu'elle soit.


Je me battrai jusqu'à ce que mort s'ensuive pour la première. Mais pour le moment c'est plutôt la deuxième qui gagne. Heureusement, la première commence à prendre de la puissance. C'est ce qui me donne la foi (comme Ophélaïe, sauf que moi c'est pas dieu qui me la donne). Mais honnêtement, il me tarde de rentrer en France pour retourner voir ma psy. J'ai besoin de parler, et ici, je ne peux me confier à personne, absolument personne. Les rares fois où j'ai tenté de parler, on m'a jugée. Alors je ne parle plus. Et du coup, je commence à tourner en rond, j'ai fait un grand pas, mais j'arrive à un deuxième cap. Seule ma psy me fera passer ce cap, sans quoije suis encore coincée pour des années.

Même raoul en a marre de mes plaintes, comme quoi je devrai me reprendre en main, tout ça. Je l'ai tellement entendu celle-là. Arrête de te plaindre, bouge toi ton cul. Le problème c'est que ce ne sont pas des plaintes portant sur une bosse à la tête. C'est bien plus profond que ça. Mais ça personne ne le comprend. Et si je me plains tant (c'est inconscient, mais je commence maintenant à m'en rendre compte), c'est parce que justement j'ai besoin d'une oreille, j'ai besoin qu'on me reconnaisse pour ce que je suis, et non ce que les autres veulent. je recherche la reconnaissance chez les gens. Je n'en ai pas pour moi-même, alors je recherche des indices chez les autres.

C'est stupide, mais on fait ce qu'on peut. Je fais ce que je peux. J'ai la rage de vaincre ce mal-être qui me bouffe de l'intérieur depuis toujours. J'ai au moins une qualité : j'ai un caractère fort, une volonté hors du commun, et en général, quand je veux vraiment, je peux. Et je me bas pour.
Ce qui mène à la conclusion que l'idée de maigrir, je ne la veux pas vraiment, c'est juste que j'ai la sensation que je me sentirai mieux dans mon corps (quel souvenir délicieux j'ai de quand je découvrait que j'avais perdu 2kg ou que je rentrai dans du 36 du temps de mon anorexie...). Ce n'est clairement qu'un mensonge, mais quand on est désespérée on croit à un peu tout...




Bon voilà. Encore un post pas très drôle. Je m'excuse pour ça. Mais en fait, non. Parce que voilà, il faut que j'arrive à passer au delà de ce que les gens veulent, et de faire ce que je veux moi.


Ecrire sur ce blog me permet de poser mes idées, de les organiser. Tous les coups de gueule que je peux poster, au final ça me met les idées en place dans ma tête. Celui-là m'a aidé.

Bon voilà, pour finir quand même sur une note plus drôle (ou pas), connasseee m'a taguée la fourbe, donc je dois écrire 5 de mes contradictions. Mais en fait, j'ai pas envie, ce sera pour demain. Et si vous vous en trouvez dans la lecture de ce blog, je serai ravie que vous me les disiez, tiens! Je vois pas pourquoi ce serait à moi de faire le boulot ;-)
Edit de 20min plus tard : Je me demandais, est-ce que ça changerait quelque chose si je mettais ma tronche sur ce blog? Voir même, tout mon corps? (pas nu, hein)
Je sais pas, j'ai un peu peur des remarques du genre "ah mais en fait t'es pas grosse arrête de te plaindre blablabla". Je préfères parler librement et qu'on croit que je suis une grosse obèse de 150kg, que de mettre ma tronche et qu'on me juge dessus. Car oui, le physique joue un rôle prépondérant dans n'importe quel relation : amicale, amoureuse, hiérarchique, etc. Le physique change tout. Et ça m'emmerde.
Et demain, en plus des 5 contradictions, les célébrités de ma vie. Entre autre les hommes. On en bave déjà d'avance.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

moi je vote pour que tu te montres nan mais oh! d'ou que sous pretexte qu'on ne se sent pas bien dans sa peau on se cacherais! Moi aussi j'ai des complexes mais ça n'empêche pas de me montrer :)

anyia a dit…

connasseee le problème c'est pas mes complexes (enfin c'est pas le PRINCIPAL pb), c'est surtout que bon, j'ai peur que le regard des (rares) lecteurs change. Que la compassion se change en dédain, ou que la pitié se change en colère. Ou autre.

anyia a dit…

@ connasseee bis : Et puis tout le monde n'a pas un corps comme le tien ou celui de petite cervoise. =) (oui même sous ta serviette on voit que t'es bien foutue, espèce de chanceuse)

Anonyme a dit…

Des contradictions ?...
En voilà une :
"Dans ma tête, j'ai deux moi : celle qui veut se battre pour devenir ce qu'elle est, et l'autre qui la rappelle à l'ordre à chaque instant pour être celle qu'on veut qu'elle soit.
Je me battrai jusqu'à ce que mort s'ensuive pour la première. Mais pour le moment c'est plutôt la deuxième qui gagne."

Alors soit tu te contredis, soit j'ai mal compris. Qui veut que tu sois quoi ? (:D)

anyia a dit…

euh ouais, je conçois uqe c'est pas clair lol. Donc, ya une partie de moi qui veut être juste moi même et fuck ce que les gens veulent ou pensent de moi. Et l'autre me dit au contraire de s'accorder à ce qu'on attend de moi. Et donc, j'aimerai que ce soit la première partie de moi qui soit moi tout court, celle qui dit fuck aux conventions. Mais pour le moment, c'est l'autre qui tient les rênes de mes actions. C'est plus clair ou c'est pire? lol

Will a dit…

Je sais pas trop pour le choix de se montrer ou pas. Je comprends ton point de vue. Moi je suis curieux, donc je rejoindrais plutôt Connasseee.

Après, est-ce que ça changera le regard de tes lecteurs... Peut-être. Pour ceux qui ne s'attarderaient que dessus.

Méritent-ils que tu te fasses du souci pour eux ? :)

Et MERDE pour les exams !

Anonyme a dit…

D'où qu'on parle de mon corps sans m'avertir en bonne et dûe forme ?
non mais les fans, ça devient n'importe quoi... ;-)

Ma poule, on a tous notre bete noire dans le corps, elle s'exprime de différentes façons, plus ou moins visibles.
L'important, c'est d'en avoir conscience et en plus, tu sais déjà comment tu pourrais aller mieux (psy, émancipation...). Moi je pense que ce n'est qu'une question de temps pour que tu dégrises tes idées et que tes kilos fondent en même temps.

Et mets ta tronche ! et le reste aussi ! c'est l'été à Paris !

anyia a dit…

je vais y réfléchir... ;)

Anonyme a dit…

bonjour(je dis toujours bonjour à mon premier com)
mais pourquoi j'ai arreté de regarder buffy?
tu rentres en france juste après tes exams? tu restes pas un peu pour profiter de l'australie

anyia a dit…

Bonjour steeeeve! (tous en coeur ;) )

Bon sinon je rentre en France juste après mes exams parce que j'a iles 30ans de mariage de mes vieux le samedi suivant, et je repars ensuite le dimanche à l'île de la Réunion pour un stage de 2 mois tout l'été. Donc fallait que je rentre en France au moins qq jours histoire de régler un peu les trucs administratifs divers et variés, voir un peu du monde, et encaisser deux décalages horaires d'un coup (éviter le passage par la france n'était pas possible).Je regrette de pas pouvoir rester plus longtemps, crois-moi...