9/20/2008

chute libre.

Chute libre comme mon moral. C'est de pire en pire. Et même d'avoir monté aujourd'hui n'a pas réussi à le renflouer. Et ça, ça signifie beaucoup, si même le dada n'a pas suffit.

Je n'en puis plus, c'est une agonie intérieure.

C'est pas à côté de mes pompes que je suis maintenant. C'est à 80 000 km. Elles sont restées en Australie.

Je suis fatiguée de tout...

Bordel de merde j'ai envie de vivre ma vie et plus j'essaie, plus on m'en empêche. Plus j'essaie de changer les choses, moins j'y arrive.
J'ai la sensation d'être complètement inutile dans ce monde, la sensation que quoi je fasse, c'est voué à l'échec.

Premier exemple : mon poids.
Mon père, tout à l'heure, tente de passer derrière ma chaise. Et me demande de me pousser. N'ayant pas la sensation d'être complètement collée au mur, et le taquinant comme il aime tant (il me le fait tout le temps, parfois gentiment, parfois moins), je lui dis qu'il en prend de la place.

A quoi il répond "Ou plutôt c'est toi qui en prend". Sur un ton plein de sous entendus. Pas franchement sur un ton de la rigolade. Merci papa, merci.

Ou ma grand mère, une fois, qui passe derrière moi, et qui me sort "ah dit donc, t'en a des grosses fesses, t'es comme moi!"
Merci mamie.

Quand j'ose dire à mon père qu'il a toujours été critique quand à mon poids, il me dit "nan mais t'es parano". Et mon anorexie, ça a été une parano aussi.
Je commence à comprendre pourquoi j'ai été anorexique, mais que je m'en suis sortie "toute seule". Je me suis rendue compte inconsciemment que quoi que je fasse, jamais il ne se rendrait compte que quelque chose tourne pas rond.
c'est à peine s'il a remarqué que j'avais des problèmes d'alimentation. Ma mère avait bien remarqué un peu plus, mais elle a toujours été centrée sur ses propres problèmes à elle, alors elle n'en parlait pas.
Personne ne s'est inquiété pour moi à ce moment. Personne.
De même quand mon ami français à Melbourne a été retrouvé pendu. Thèse du suicide, mais personne n'y croit. Réaction de mon père : "de toute façon, ce genre de personne on sait jamais ce qu'ils ont en tête". Merci papa, ça m'aide là. Réaction de ma mère : "ah oui c'est comme le père d'un élève qui s'est suicidé ya 3 ans". Le père d'un élève (ma mère est instit'). Elle le connaissait même pas. J'adore la comparaison.
Quand à mes frères, silence radio. Pendant 6 mois, j'en ai un qui m'a vaguement parlé sur msn de temps à autre, l'autre j'ai eu absolument aucune nouvelle.
Le soutien, il a fallut que je le trouve ailleurs. Comme à chaque fois. Pareil, pour mon premier chagrin d'amour : "c'est pas grave, t'en retrouveras d'autres!" merci maman pour ton soutien. Voilà. Je pleurais, mais c'était inutile! mais enfin ma fille pourquoi tu pleures ça sert à rien, tu es tellement une gamine vraiment!

Je me demande souvent ce qui les amènerait à se rendre compte qu'enfin, oui, y'a quelque chose qui tourne pas rond dans ma tête, oui je ne vais pas bien et cela depuis environ toujours.

Je ne me plains plus depuis l'Australie. Parce que plus je me plains, moins on m'écoute. Alors je me tais. Je garde tout à l'intérieur, parce qu'au final, à quoi bon. Je soûle tout le monde parce que tout le monde considère que j'ai tout. Ah oui, certes, j'ai des "belles" études, je ne manque pas d'argent, mais est-ce que quelqu'un, un jour, s'est demandé ce que j'en pensais moi? Si j'étais genre heureuse?
Jamais, absolument jamais, on ne m'a demandé mon avis. Car on considérait toujours que j'avais tord. Jamais je n'ai pu faire les choses à ma façon. Et c'est ce qui m'a libérée en Australie : j'étais libre. Personne pour me dire ce que je dois faire, je vivais les choses à ma façon. Et puis de ce que j'en retiens, j'm'en suis pas si mal sortie. Alors certes, pour certains trucs, j'ai besoin de conseils ou d'aide. Mais ça, je suis maintenant assez grande pour m'en rendre compte toute seule. Je ne suis pas stupide ni bornée, je me rends compte des choses. J'ai toujours été un boulet pour ma famille : ma mère se plaignait tout le temps, mon père jamais content de mes résultats (j'aurai dû faire comme mon frère, toujours premier...), mon frère qui me déteste et ça depuis sa naissance (il m'a toujours rejetée), et mon plus grand frère qui ne faisait que me critiquer "pour rigoler", mais qui m'a toujours fait du mal.
Vous allez sûrement penser que je suis une calimero. Sûrement. Mais après tout, personne ne peut se rendre compte tant qu'ils n'ont pas vu "la bête", si je puis dire. Rares sont ceux qui comprennent. Ma meilleure amie est bien une des seules. Elle a côtoyé ma famille pendant des années, et a bien vu tout ce qui se passait.
Enfin bref.

J'ai mûri là-bas, en Australie. Beaucoup. Beaucoup trop même peut-être. On m'a toujours trouvée mûre pour mon âge, parce que j'ai toujours voulu prouver que je n'étais pas qu'une gamine écervelée. Mais ça n'a jamais suffit. Et maintenant, je veux juste vivre ma vie. J'en ai par dessus la tête des gens qui me disent quoi dire ou quoi faire. Si je fais une erreur, j'en assumerai les conséquences. Mais au moins ce sera moi. Jusqu'à présent, je me suis toujours trouvée nulle. Mais j'ai compris pourquoi cette semaine. C'est juste que pour mes parents, je faisais jamais les choses bien, jamais le bon choix. Jamais les choses bien faites. Ils auraient voulu que je sois quelqu'un d'autre. Du coup je voulais être quelqu'un d'autre aussi. Quand t'as été élevée dans l'insatisfaction permanente, tu suis et tu essaies d'atteindre la satisfaction, et tu te mets les mêmes critères. Mais je crois que le pb est là : je ne l'atteindrais jamais. La perfection n'existe pas, en particulier chez moi, et il faut bien que je me résigne à vivre avec mes défauts.
Ca va pas être simple, mais c'est soit ça, soit je me jette du haut d'un pont (et tout le monde sera content, je ne serai un boulet pour personne).

J'ai juste peur qu'un jour je craque pour de vrai. Et que le pont, je l'enjambe pour de vrai. Mais après tout, ce ne sont que des paroles, et je n'ai évidemment pas le courage de le faire, n'est-ce pas... Car je suis une grosse faible, hein?
...
Je m'arrête là sur l'autoflagellation, mais vous devinez de toute façon la suite qui est présente dans ma tête.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

oh là je comprends. courage.

Pour ce qui est de mon poids, j'en ai des milliard à raconter maman étant anorexique, n'importe quelle personne dont on ne voit pas les os est obèse.

Quand j'étais en 5è ya visite médicale. Je pesais 48 kg pour 1,62m soit normal.
Ma mère le soir m'a demandé de me peser devant elle et m'a engueulée...parce que j'étais plus lourde qu'elle...

Et ça continue, encore et encore.

Faut prendre du recul et te dire : ok, si vous vous avez un problème avec votre image, pas moi, merci de ne pas me refiler vos complexes (parce que ce genre de réfléxions, c'est quand on se projette...)!!!

Aller courage, bisous

Anonyme a dit…

En fait la question: Qu'est ce qui ferait que t'ailles mieux? Etre plus mince, vivre avec Raph en Australie et faire un job que t'aimes? dans l'absolu ce serait ça?
Le tout est de concilier ça avec le relatif... et c'est tjs le plus dur.
Faut que tu trouves ton équilibre et que tu saches ce qui est le mieux pour toi (et non en fonction des autres comme tes parents ). Sois un peu égoïste en pensant à toi, à comment tu peux être bien. Mais je comprend trop quand tu parle de perfection/défaut. Plus je veillis et plus je perds mes illusions et plus je me dis qu'il faut accepter nos défauts et que l'autre ne soit pas parfait comme on voudrait qu'il soit.

Tout ce que je peux te dire c'est bon courage et évite les ponts, gache pas ton potentiel.

Aurélie

Anonyme a dit…

Arf ma poulette tu peux pas savoir à quel point je te comprends.
Si si je t'assure.
Moi aussi j'ai toujours voulu être parfaite en tous points.
Mais comment dire ? C'est juste PAS possible. Parce que comme tu le dis la perfection n'existe pas. Et il faut toujours commencer par faire le ménage devant sa porte avant de critiquer les autres.
Toi tu es consciente de ça au moins, c'est déjà une super qualité ;)

Te jettes pas du haut d'un pont. Rien ni personne ne vaut la peine de faire une chose pareille.

Tu veux vivre ta vie comme tu l'entends : FAIS LE.
C'est le seul conseil que je peux te donner parce que c'est la chose que moi j'essaye de faire, et je t'assure que c'est ce qui fonctionne le mieux.

Bisous et prends soin de TOI et de toi uniquement ! (enfin de ton cheval aussi évidemment ^^)


PS : pour les chaussures, si tu peux te les payer, payes les toi. Ca fait du bien au moral l'achat compulsif de chaussures, c'est une chose vérifiée et validée.

Unknown a dit…

Tu grandis et ça n'est jamais facile... Bon courage !
Au fait, tu te reproches de ne pas être parfaite et je comprends trèèèès bien ce que tu veux dire, j'ai eu l'impression de me lire moi-même... un truc m'a fait réfléchir : les gens que j'aime, ne sont pas parfaits. Pourquoi MOI devrais-je l'être ? Il ne faut pas se "résigner" à vivre avec ses défauts, il faut juste apprendre à les accepter, et s'autoriser des erreurs.
Gros bisous !!

Anonyme a dit…

Oui tout çà n'est pas simple, surtout quand les autres y mettent du leurs, je connais çà aussi pour d'autres raisons, le truc qui fait le plus mal mais qui fait ud bien aussi, c'est de déballer le problème dans la mesure du possible. Bcp de bisous et du courage, et puis si tu as besoin de te changer les idées, rencontre Mariam et Petite Cervoise.

le_butch a dit…

laches tout et vis pour toi !
avoir fait des etudes ca sert a avoir un metier assez rentable pour pouvoir etre independant et ainsi choisir sa vie !
fais ta vie avec les gens que tu as choisis pas avec ceux que la vie t'a imposé !

Unknown a dit…

Gros bisous miss j'espère que ça va un peu mieux... ☺